reconversion

reconversion [ r(ə)kɔ̃vɛrsjɔ̃ ] n. f.

• 1944; fin. 1877; « seconde conversion » 1874; de reconvertir, d'apr. conversion

1 ♦ Écon. Conversion, transformation qui rétablit l'état primitif d'une organisation transformée. Reconversion d'une fabrique de tanks en usine d'automobiles. — Par ext. Reconversion économique, technique, politique : adaptation à des conditions économiques, techniques, politiques nouvelles.

2 ♦ (Personnes) Affectation à un nouvel emploi, changement de métier, d'activité professionnelle. ⇒ recyclage. Stage de reconversion.

● reconversion nom féminin Adaptation d'une industrie ancienne à de nouveaux besoins ; changement de production opéré par une entreprise, une localité ou une région ; changement de type d'activité ou de secteur d'activité au terme d'un processus de recyclage et de reclassement. Fait pour un employé, un ouvrier, etc., de se reconvertir dans une nouvelle activité.

reconversion

n. f. ECON Adaptation de l'économie d'un pays, d'une région, à de nouvelles conditions financières, politiques, économiques.

— Par ext. Changement de la nature des activités d'une entreprise par suite de l'évolution du marché.

— Changement de métier d'un travailleur (souvent en raison de la suppression du type d'emploi pour lequel il était qualifié).

⇒RECONVERSION, subst. fém.

A. — Rare. Action de convertir à nouveau, de faire retrouver la foi perdue; ,,décision par laquelle un converti, après un abandon de la foi à laquelle il avait d'abord adhéré, y revient`` (FOULQ. Sc. soc. 1978). La reconversion des relaps. Quand ce dernier [Rodolphe II], l'élève et l'esclave des Jésuites, fut arrivé au pouvoir, (...) les efforts de la papauté furent concentrés pendant plus d'un demi-siècle sur la reconversion de ce pays (Revue critique, 5 déc. 1874, p. 356 ds LITTRÉ Suppl. 1877).

B. — ÉCON., SOCIOL.

1. Transformation d'une industrie, d'une production, d'une installation, d'une technique, retour à une activité antérieure, et en partic., transformation de l'économie de guerre en économie de paix. Les trois stades du désarmement nucléaire devaient être l'arrêt des fabrications et enfin la reconversion pour des buts pacifiques des stocks militaires de matières fissiles concentrées (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 187).

— P. ext. Adaptation aux conditions nouvelles de l'économie, de la technique, de la politique; recherche d'une autre voie. Synon. transformation, mutation; conversion (moins usuel). Reconversion économique, industrielle, technique, politique; reconversion du matériel, de la production. Tous les chantiers [navals] ne peuvent pas être reconvertis, et la reconversion signifie quelquefois pour eux, déplacement (PERPILLOU, Industr. constr. nav., 1967, p. 7).

2. Changement d'activité, de profession, supposant une formation différente et une adaptation à ces changements. Reconversion professionnelle; reconversion des employés, des fontionnaires, des ouvriers. Comment ne pas comprendre cette motivation [le choix d'un nouveau métier] dans la mesure où, en effet la reconversion devient une menace constante?: en vingt ans, l'ensemble de la population française se reconvertit, c'est ce qu'a montré un rapport de l'INSEE en 1967. Dès lors, la reconversion touchera même chaque Français au moins une fois, probablement deux, au cours de sa vie de travail (B. SCHWARTZ, Pour éduc. perman., 1969, p. 73).

C. — P. ext.

1. Rare. Transformation d'une chose, retour à l'état initial. Note sur la télépathie. Toute communication de consciences paraît impliquer en général: 1. Une pensée qui se formule pour soi, j'entends qui prend conscience d'elle-même (...) 2. La conversion de cette pensée en un système matériel qui fait fonction de signe et obéit aux lois générales de la matière. 3. Un milieu, un agent de transmission quelconque. 4. La reconversion ou la retranscription du système initial (ou d'un système qui le reproduit) en une pensée (G. MARCEL, Journal, 1917, p. 133).

2. Adaptation d'un état d'esprit, d'une mentalité individuelle ou collective à une situation nouvelle. Tant de savoir, tant d'années d'études, pour arriver à çà, avec un salaire de début de 1 200 Francs (...) La reconversion est dure (L'Express, 19 sept. 1966, p. 69). Hassan II peut bien évoquer l'hypothèse d'une complète reconversion culturelle: elle est impraticable (Le Monde, 29 oct. 1966, p. 5, col. 2).

Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1. 1874 « action de reconvertir à une religion » (REUSS, Rev. critique, 5 déc. ds LITTRÉ Suppl.); 2. 1877 « seconde conversion d'une rente » (J.O., 15 mars, p. 1916, 1^re col., ibid.); 3. a) 1944 « action d'adapter (une industrie de guerre) à une production de temps de paix » (P. MENDÈS-FRANCE, Œuvres compl., II, p. 57 ds QUEM. DDL t. 30); b) 1945 « action d'adapter aux nouvelles conditions de l'économie (une usine, etc.) » (Sc. et Vie, n ° 339, déc., p. 238, ibid.); c) 1963 « action, pour une personne, de se reconvertir dans une nouvelle profession » (Vie Lang., p. 469). Dér. de reconvertir, d'apr. conversion. Bbg. HAMON (Ph.). Analyse du récit. Fr. mod. 1974, t. 42, p. 151. — QUEM. DDL t. 28.

reconversion [ʀ(ə)kɔ̃vɛʀsjɔ̃] n. f.

ÉTYM. V. 1945; « seconde conversion (d'une rente) », 1877; « seconde conversion religieuse », 1874, in Littré, Suppl.; de reconvertir (1611), d'après conversion.

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1 Écon. Conversion, transformation qui rétablit l'état primitif d'une organisation transformée. || Reconversion d'une fabrique de tanks en usine d'automobiles (⇒ Équiper). — Par ext. || Reconversion économique, technique, politique : adaptation à des conditions économiques, techniques, politiques nouvelles.

2 (Personnes). Affectation à un nouvel emploi, changement de métier, d'activité professionnelle. ⇒ Recyclage. || « Il serait judicieux de prévoir une reconversion des chercheurs improductifs » (le Monde, 7 janv. 1967).

3 Adaptation d'une mentalité individuelle, collective à une situation nouvelle. || « Une complète reconversion culturelle est impraticable » (le Monde, 29 oct. 1966). — REM. Ce mot, aux sens 2 et 3, a été critiqué; il est souvent utilisé pour conversion, qui suffirait.

Encyclopédie Universelle. 2012.